dimanche 22 mars 2009

Qu'est-ce qui change à Washington? Episode 2

Le Jardin potager
Les Obama viennent de créer un jardin potager et fruitier sur la pelouse de la Maison Blanche, sur la gauche quand on regarde le bâtiment. La promotion de la healthy food pour lutter contre la malbouffe (les comportements alimentaires de la majorité des américains sont absolument terrifiants pour nous) sera une priorité de Michèle Obama et c'est une bonne chose. A quand José Bové à une garden party à la White House?
A noter que la crise stimule de 25% le commerce du jardinage: ça plante à fond fruits et légumes en Amérique, dans le but de restreindre le budget alimentation.
Si vous voulez des nouvelles du potager présidentiel, vous pouvez vous inscrire sur le lien suivant
http://www.eattheview.org/petition
Ils sont trop forts en com!

Les bonus qui récompensent les banquerouteurs
Le gros scandale des bonus pharaoniques distribués aux dirigeants d'une compagnie d'assurance spécialisée dans les investissements douteux fait très très mal à Obama quand 2 millions d'américains perdent leur job chaque mois depuis novembre(et leur couverture sociale dans la foulée, et souvent leur chômage car on les licencie pour faute tant qu'à faire). Cette compagnie a reçu des centaines de millions de dollars (j'ai 750 en tête) du bailout et en a distribué quasiment autant (680) en récompense à ses dirigeants.
Dans le même temps, le club d'investisseuses de femmes d'une grande institution internationale en charge d'aider les pays en développement (que je ne citerai pas histoire de ne pas griller mes sources)continue son petit business sans état d'âmes: cette semaine, le conseil était d'acheter lundi les actions d'une grande société US, écroulées à 1 dollar, pour les revendre en fin de semaine à 3 dollars. Pas mal la culbute? Et de s'indigner dans les coktails mondains des bonus servis aux dirigeants ci-dessus.

Représentation au congrès contre armes à feu
Les responsables politiques de Washington DC sont empêtrés dans un gros dilemne: s'ils veulent avoir un représentant au congrès (ils n'en ont pas pour des raisons historiques justifiant leur maxime "taxation without representation"), ils doivent, constitution oblige, renoncer à la loi du district visant à limiter les armes à feu, et notamment l'obligation de déclarer la possession d'une arme, sous la pression du lobbying de la NRA (National Rifle Association). Quand on pense que Washington est un des états où il y a l plus de crimes par arme à feu malgré ces restrictions!!!!

La condition féminine
Obama a créé le 11 Mars le "White House Council on Women and Girls" dirigé par Valery Jarette, une de ses proches. Il aura en outre la charge de faciliter l'accès à la contraception et à l'avortement pour les mineures et l'égalité de traitement des femmes dans l'entreprise.

Climate change
Une femme a été nommée à la tête de la NOAA (là où bosse Toff) qui va créer un "National Climate Service" et souhaite que la NOAA soit à la pointe de l'information scientifique sur le changement climatique (niveau de l'eau, tempêtes tropicales,ressource halieutiques, observation des pôles...)

Iran
Je vous invite à lire le message d'Obama aux iraniennes à l'occasion de la "NOWRUZ", nouvel an iranien et fête du printemps, en rupture totale avec la précédente administration.

Réforme complète de la FDA (Food and Drug Administration)
Obama s'était engagé en janvier dernier à une "réforme complète" de la FDA, agence américaine pour la réglementation des denrées alimentaires et des médicaments.
La FDA a été sévèrement critiquée ces derniers temps en raison de plusieurs scandales sanitaires, de manque de transparence dans les autorisation de mise sur le marché de nouveaux médicaments et pour ses liens avec les grandes firmes.
Un article de l'Institute Science in Society (ISIS) de Londres rapporte le déclenchement d'une vive polémique suite à la publication par l'Union of Concerned Scientists (UCS) d'un sondage démontrant une influence politique omniprésente de la FDA sur les scientifiques et leurs travaux. L'article "FDA Under Fire for Corporate Links that Compromise Science", publié en ligne le 1 Septembre 2006 sur http://www.i-sis.org.uk/FDACorporateLinks.php rapporte que le sondage a été envoyé à 5918 scientifiques de la FDA parmi lesquels 997 ont répondu. Près d'un cinquième de ces scientifiques (18,4%) affirment "qu'il leur a été demandé pour des raisons non-scientifiques d'exclure ou de modifier des données techniques ou des conclusions dans les documents de la FDA".
Les conflits d'intérêt ont miné la crédibilité de la FDA si bien que plusieurs scientifiques de cette agence se sont mobilisés pour adresser un courrier au président Obama demandant son intervention pour réformer cette institution "fondamentalement brisée".
Les nouvelles nominations à la tête de la FDA, largement saluées par l'industrie agroalimentaire et les associations de consommateurs du pays, pourraient influencer positivement le vote du Sénat. L'association des industries agroalimentaire, Grocery Manufacturers Association (GMA), a d'ores et déjà déclaré que la nomination par le Président de ces deux professionnels de la santé publique était un signe évident de la nouvelle administration pour recadrer les priorités et les méthodes d'évaluation de la FDA.



Donc pour l'instant, pour les spectateurs que nous sommes, Obama continue de faire ce qu'il a dit. Reste que la crise est vraiment là, très très fort et on commence à le voir même dans notre quartier: magasin qui ferment dans le petit Mall pour super riches, de nouvelles maisons en vente tous les jours dans le voisinage, chariots pas très pleins...

vendredi 13 mars 2009

Qu'est ce qui change à Washington? Episode 1

Dans la série qu'est-ce qui change à Washington, Obama vient de signer une directive dont le but est de se démarquer de certains agissements au sein de l'Administration Bush, à savoir déformer ou supprimer des informations scientifiques dans des domaines tels que la contraception, la qualité de l'air, le réchauffement climatique d'origine anthropique ou encore les espèces menacées.

A première vue, il peut sembler étonnant de devoir réaffirmer ces principes avec tant de force. Mais tenez-vous bien,la Commission de la Réforme du Gouvernement de la Chambre des Représentants a publié un rapport en 2007 documentant un effort systématique de la Maison Blanche de censurer les scientifiques experts du climat en contrôlant leur accès à la presse et en altérant les témoignages apportés devant le Congrès!!! Non vous ne rêvez pas! Il me semble que ça s'appelle la censure non? Pour la leçon de démocratie, c'est raté!

C'est pourquoi Obama donne 120 jours au directeur de l'"Office of Science and Technology Policy" (OSTP) pour recommander un plan d'action visant à :
- empêcher que les employés du gouvernement suppriment ou altèrent les résultats scientifiques.
- rendre accessibles au public les informations scientifiques développées et utilisées par le gouvernement fédéral.
- assurer la transparence dans la préparation, l'identification et l'utilisation des informations scientifiques dans la prise de décision politique.
- fonder les nominations aux postes scientifiques dans la branche exécutive sur les connaissances, les qualifications, l'expérience et l'intégrité des lauréats.
- assurer que les informations scientifiques prises en compte dans les décisions politiques fassent l'objet d'un processus scientifique bien établi y compris le cas échéant d'une révision par les pairs.
- mettre en place des procédures permettant d'identifier les occasions où le processus scientifique ou l'information technologique sont compromis ainsi que des mécanismes de protection pour ceux qui dénoncent les infractions.

Je vous laisse mesurer, à travers cet exemple, ce qu'ont été concrètement les années Bush.
Chaque jour voit l'équipe Obama s'attaquer de front aux problèmes de santé, d'éducation, de bankeroute immobilière personnelle, de changement climatique... c'est passionnant, jusqu'où ira-t-il ou le laissera-t-on aller? That is the question (vous remarquez mes progrès in english j'espère.

samedi 7 mars 2009

Grand délire à New Orleans

Attention, cet article va choquer les âmes sensibles.
Bergères, gardez vos brebis, pucelles passez votre chemin.
Ce morceau d'Amérique n'est pas pour vous!!
On vous aura prévenus....


S'il est aux USA quelques lieux de perdition avoués et reconnus, New Orleans en fait évidemment partie et se trouve assez bien placée au palmarès du délire grivois.
Un reste d'influence française peut-être lié à un rien de culture catholique (quand tu peux te débarrasser de tes péchés avec paters, ave , et contrition, la vie est quelquefois plus légère).

Quelles qu'en soient les raisons, nous avons en tous cas assisté à quelques moments de pure licence dans un climat de joyeuse goguenardise.
Mais avant de vous donner les détails croustillants, voyons comment on est arrivés là.





Dans la série les road-movies du Toff, on vous présente Orlando NoLa (New Orleans, Louisiana) d'une seule traite, une traversée est-ouest de la Floride avant d'arriver au Mississipi ("grande eau" en patois indien avant qu'on les extermine). En passant par un petit morceau d'Alabama (avec ses calvaires et ses fêtes folkloriques façon KKK).

Une petite rando de 10 heures pépère sous régulateur de vitesse. C'est fou comme ce pays est vide! Sur des centaines de kilomètres, on est nulle part et les seuls signes tangibles de civilisation se résument à des intersections d'autoroutes où poussent motels, restos junk food et stations services.



Arrivée à NoLa. Le GPS nous indique une bretelle d'autoroute genre David Vincent (que jamais il ne trouva...) et plus tard un pont qui a été emporté par Katrina.
En plus, un gros embouteillage se dessine quelques miles devant nous.
On bifurque et on se perd.
Docks déserts, zones désaffectées, le genre de quartier où il ne fait pas bon rester trop longtemps. Impasses, demi-tours se succèdent, augmentant l'angoisse et la tension, genre "Raz le bol de ton GPS, faut pas rester ici".
Les Jouan se font leur film d'épouvante!!





Le GPS finit par nous remettre sur une vraie route qui nous mène tout droit sur une vraie rue barrée par des vraies voitures de flics. Saleté de GPS, même pas foutu de savoir que c'est carnaval. L'aurait pu nous faire éviter les défilés! Et ben non.
Et ben tant mieux car on a finalement atterri pile poil à l'endroit qu'il fallait: la rue Saint Charles où nous suivons nos premiers chars. Costumes, musiciens et colliers de perles fines (les beads).





Des flics partout , des couleurs qui se mélangent peu. Chacun reste dans son block, et des chars magnifiques précédés par des fanfares tonitruantes. Les spectateurs sont confortablement installés: barbecues, glacières-bières-fraiches, et assistent au défilé sur leurs chaises de camping. Bref de la vraie organisation à l'américaine.



C'est très beau, très joyeux, et un petit détail choque Rachel: Sur les chars il n'y a que des blancs. Sur la rue, les défilés des écoles et universités avec que des noirs.
(Elle est trop forte ma Rachel. Son sens de l'observation me laisse souvent sans voix)
Après une petite conversation enjouée avec des spectateurs, il apparait que les défilés sont organisés par des "confréries", les krews qui sont essentiellement tenues par les blancs. Et que depuis la nuit des temps, les noirs n'ont jamais eu leur place sur les chars. Seul un défilé le jour de mardi gras est entièrement noir. On est vraiment dans le sud et à plusieurs reprises, on nous confirmera combien racisme et ségrégation sont encore présents dans cette partie du pays (en particulier écoles et universités).



Pour trouver enfin notre hôtel, on repasse par des quartiers un rien délabrés. Katrina? ou tout simplement des quartiers pauvres? Des images qui rappellent certaines iles des Antilles ou certains pays en voie de développement. Bref, pas vraiment le cliché américain qu'on vit à Bethesda, quoi.






Le lendemain, on découvre la ville par ses faubourgs. Un habitat très proche de celui des Antilles. Des maison de bois aux couleurs vives. Quelque chose d'assez inhabituel aux Etats-Unis:
une touche créole.












Et puis, évidemment, nos pas nous ont menés au quartier français le fameux lieu de perdition dont je vous parlais en introduction.
A première vue et vers 11 heures du matin, un quartier relativement calme, plein de charme, de couleurs, de magasins de souvenirs et de galeries d'art.
Y flâner au hasard des ruelles apporte rencontres incongrues ou jolies images, bikers exhibitionnistes, ateliers de maquillage, peinture sur soi, rappeurs, danseurs.










La musique est partout. Le vieil harmoniciste côtoie la petite formation rock, ou le gratteux cajun. Il semble d'ailleurs que NOLa soit toujours une destination mythique dans le parcours des musiciens américains. Y rester quelques années permet de côtoyer les racines du blues, du jazz, ...et du rock









Une rue détonne quand-même vraiment: Bourbon Street
C'est ici qu'on s'encanaille, et pour tout dire, on n'a pas été déçus: c'est beau, c'est moche, c'est toujours joyeux et complètement débridé.


Bref, ça se lâche. Une sorte de soupape de décompression qui surprend quand on connait cette Amérique un rien coincée où les femmes n'osent pas donner la tétée à leurs enfants de peur de passer pour des gourgandines (au 19ème ça voulait dire putes), où la simple évocation des plages françaises avec leurs monokinis font fantasmer les mâles, bref où le plus fugace aperçu d'un mutin téton met la populace dans tous ses états.
Et pourtant, des tétons, on en a vu!!!...
Des vrais, des faux, gros ou petits, débordants ou renfrognés, généreux ou timides. De toutes tailles et toutes couleurs!





Normal, la tradition carnavalesque locale est que les nantis, du haut de leurs balcons, hélaient les donzelles appétissantes en leur promettant bijoux et perles fines si elles acceptaient de dévoiler quelques détails coquins de leur anatomie.

Ici, on respecte les traditions et les femmes obtiennent les plus beaux colliers en exhibant leurs plus beaux attributs!!

Pour info, les balcons se louent 100 dollars par personne la demi-journée.



On notera cependant que certaines exceptions sont tolérées. Ainsi, les deux nymphettes ci contre ont réussi à ne rien dévoiler tout en recueillant moultes perles et bijoux d'apparat. Elles en furent d'ailleurs très fières.





La foule est dense, mais calme et assez débonnaire malgré les gallons de margarita, bloody mary et autres mélanges vendus à prix canons. On se suit, on s'arrête, on prend des photos jusqu'à ce que le drame survienne: ON PERD RACHEL!!!
Second film d'épouvante de la famille Jouan. Pour se retrouver là dedans, ça va être l'horreur, d'autant plus qu'elle n'a ni téléphone, ni adresse de l'hôtel!
Après seulement 40 minutes d'angoisse à scruter derrière chaque badaud, elle est là! En larmes, effondrée et si heureuse de nous retrouver.
C'est beau l'amourrr.


Au fur et à mesure que les heures passent, on sent la chaleur monter, on entend le fracas des tabous qui tombent et les délires de plus ou moins bon goût se multiplient, mais toujours dans une atmosphère aussi hilare que grivoise....














Néanmoins, pour que ce séjour reste familial, nous resterons prudents et rentrerons vers 22 heures.
Les filles ont adoré, très fières de côtoyer ce monde 100% adulte.
Le lendemain, dans la voiture, elle choisiront comme DVD: "Bambi". Ca ne s'invente pas non?
C'est sans doute pour redresser la barre après cette incursion interlope dans la licence et le bizarre

Si vous voulez vraiment en voir plus, bande de lubriques, jetez un oeil au slide show!!