jeudi 22 janvier 2009

Notre "Obama inauguration"

Alors nous, comme on n'est pas (encore) des américains, pas question de se geler sur le Mall à partir de 4 heures du mat pour être "bien placés", d'autant plus que les heureux détenteurs de tickets prenaient les 250 000 places devant!
Nous, ce qui intéressait, c'était de trouver un bel écran géant bien sonorisé! Et on avait repéré les lieux dimanche, pas fous les français!


Donc on décide de se la jouer gagnant, en partant de la maison à 9 heures (il y avait déjà 1 million de fans sur le Mall!). Il fait -7°C, nuageux!
On cache la voiture dans une petite rue à côté du NIH, on file au métro, on achète le Washington Post et on descend: personne sur le quai, personne dans la rame, tout est calme et volupté, parfait! C'est une affaire qui roule.


Tout à coup le métro s'arrête, la ligne est bloquée à cause d'un problème dans une station au centre ville. Va-t-on passer l'inauguration sous terre, comme des rats? Bon, on se dit que cet imprévu rentre dans notre marge de sécurité! Le métro repart et nous arrivons à Metro Center, la rame s'est remplie un peu mais pas pire comme on dit à salles sur l'Hers.

Et on sort à la 17th Rue, et là, une marée humaine de toutes les races, de tous les âges, de tous les pays, joyeuse, expansive, bruyante, grimée avec chapeaux, écharpes et badges à l'effigie d'Obama, marée qui déferle comme un tsunami que rien ne peut arrêter. Foule bigarrée sur les immenses boulevards de cette capitale d'habitude si régentée, si chic, si sérieuse, avec en ligne de mire l'esplanade du Mall.


Des bus bloquent l'accès au Mall qui est plein comme un oeuf jusqu'à l'obélisque. En route pour l'esplanade du Lincoln Memorial. Les militaires essaient d'arrêter le flot humain. En vain, ils comprennent très vite que ce ne sera pas possible, la foule est déterminée, sereine, calme mais ferme, pas question de l'empêcher de voir son Président....


Il est 10 heures 45 quand nous arrivons à destination, la clameur de la foule nous a guidés, maintenant elle est là, on la sent qui vit, qui respire, c'est vraiment une impression unique, même pas oppressante tant l'espace est immense, ouvert et magnifique.
Pari gagné, on a échappé au froid glacial, aux interminables files d'attente etc...
Nous circulons et prenons notre temps pour choisir notre écran et la sono qui va avec.

Il est 11h15, nous sommes prêts, optimisation totale, maîtrise des éléments: le froid, la foule...
Les anciens présidents "vivants" sont présentés, applaudis, sauf Bush. les petites princesses Obama sont ovationnées, puis Madame, puis Biden qui prête serment. Barack arrive dans une foule en liesse. Nous aussi on crie, Marie du haut de son arbre la veinarde!
Il fait toujours -7°C mais un soleil éclatant nous inonde de sa lumière. Magique. décidément il a de la chance cet Obama, entre les avions qui surfent sur l'Hudson (merci Airbus) et le soleil qui rayonne juste à ce moment-là, une sorte de Messie?

Puis la bénédiction religieuse du président, de sa famille et de son gouvernement - tradition qui commence à être controversée - par un évangéliste dur anti mariage homo, pourtant désigné par Obama, choix qui a déchainé la communauté gay ! (En échange, la messe de mercredi à la cathédrale a été dite par un pasteur pro-gay, culture de la négociation oblige!) Cette imbrication du politique et du religieux dans l'Amérique qui se revendique la plus grande démocratie du monde ne cesse cependant d'étonner les laïques que nous sommes!

Et enfin le serment de Obama!
(Petite anecdote: le juge de la cour suprême inverse un mot sur la deuxième sentence. Obama, qui l'a apprise par coeur, s'arrête pour lui laisser l'occasion de répéter et se trompe à son tour sous l'effet de l'émotion. Comme on n'est jamais trop prudent en ce pays procédurier, il a reprêté serment hier dans son bureau!!! oui oui c'est pas une blague)
Et a foule en délire, l'explosion d'émotion collective, comme si la chape de plomb de ces 8 années Bush sautait tout à coup, personnellement c'est la première fois de ma vie qu'un homme politique me fait monter les larmes! Il est vraiment trop fort!

Puis le discours tant attendu, fondateur d'une nouvelle Amérique sur l'air de la responsabilité vis à vis d'elle même et vis à vis du monde. Je pense qu'au delà de ses convictions, Obama a identifié le "climate change" comme est un bon sujet pour reprendre le leadership
Pour l'analyse politique, j'imagine que vous avez été gavés alors je laisse cela aux spécialistes.
Puis une chanson par Aretha Franklin et cloture par une poetesse américaine.
Bush s'envole en hélico et Obama et sa "party" quittent l'esplanade du congrès pour un petit gueuleton avec les officiels avant la parade.


Pile poil à ce moment-là, il fait toujours -7°C mais le vent se lève! Je vous jure que c'est vrai!
On mange nos sandwichs, on a froid alors on se dit que la parade, ce sera mieux devant un feu de cheminée.
Et là on sort notre baguette magique: nous avions garé notre voiture dans un parking à M Street la veille au soir. A 14h30 nous étions devant la télé, bien au chaud, après avoir vécu un vrai moment d'histoire!

Autre anecdote: à la maison blanche, la petite Obama, qui est une sacrée chipie, tend la main à Cheney (en chaise roulante, il s'est démis le dos en faisant ses cartons!) pour lui claquer la main, comme si c'était un vieux copain et le Cheney qui reste pétrifié devant tant de familiarité!

Délectez-vous des images et des émotions que nous avons vécues: en fait, c'est comme si vous y aviez été aussi!

3 commentaires:

A la croisée des voyages a dit…

Bon allez, avouez!! c'est bien chez vous qu'elle pieutait celle qui a inspiré Obama, hein??? Celle qui lui a fait don de son idée de blog participatif, oui, elle, notre Ségo nationale!!
Notre tempête a fait vite oublié Obama, my gosh, quel vent!! On est heureusement bien protégés, coincés entre la mairie et Marie Louise! Les bateaux volaient à la Ganguise!!
BISES

rachel jouan a dit…

J'avais oublié une anecdate: une grand ballon gonflable d'une diziane de mètre de haut à l' éffigie de Doubleiou flotait en contrebas de l'obélisque et les spectateurs se défoulaient en lui lançant de tas de "trash". mais ça, on ne l'a pas vu à a la télé, de même que les huées à son arrivée ont été censurées dans les haut-parleurs!

les gaulois de toulouse a dit…

nous avons regardé,regardé,et reregardé,avons eu des frissons,des questions,des interrogations.Nous montrer une telle fourmilière aussi pleines d'espoir,c'est génial.Continuez.Sachez que vos commentaires depuis le début sont diffusés au sein du groupe de copaains et copines de marine
tenez nous aucourant des avancées de ce cher obam et des réactions qui émerges de ce peuple aussi motivé
bisous